
Le gouvernement feint de pouvoir abandonner les négociations qu’il conduit pourtant dès le départ. Ce n’est là que pure stratégie électorale.
Le traité de libre-échange transatlantique, communément désigné par l’acronyme TAFTA (TransAtlantic Free Trade Agreement), est régulièrement évoqué dans les médias sans que l’on sache avec exactitude ce qu’il comporte. Dès le début des négociations, le Front national avait attiré l’attention sur la dangerosité inhérente à ce traité, que les États-Unis souhaitent ratifier au plus vite. Au-delà des mesures envisagées – qui, si elles sont ratifiées, bouleverseront radicalement notre droit commercial en matière internationale -, l’opacité des négociations trouble.
Pas moins de soixante élus se sont plaints du manque de transparence dans une tribune publiée par Le Monde : « Chacun sait que l’Union européenne négocie avec les États-Unis un partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP), mais personne ne sait ce qu’il contient. » Une réflexion parfaitement légitime, alors que nous ne connaissons toujours pas le contenu du traité, en raison de clauses de confidentialité particulièrement contraignantes. La Commission européenne, associée à la Maison-Blanche, maintiendraient-elles le flou pour masquer ce qui s’apparente à un nouveau marché de dupes pour les peuples européens ? C’est fort possible.
Si le détail des négociations est entouré d’un halo de mystère, les grands traits de l’accord sont d’ores et déjà connus : réduire les barrières tarifaires en vigueur entre les États-Unis et l’Union européenne, lever les obstacles non tarifaires aux échanges commerciaux (notamment en organisant la convergence des normes), définir de nouvelles règles en matière de commerce et d’investissement en créant, par exemple, un tribunal arbitral chargé de juger les différends entre les deux marchés. Pour qui sait lire entre les lignes, le TAFTA prépare la vassalisation de l’Europe, sa soumission au marché américain.