Communiqué de Presse de Julien Sanchez, Maire de Beaucaire
Elle nous avait avertis : dès son discours d’intronisation, Carole Delga, nouvelle Présidente de Région, prévenait qu’elle était et restait « une militante » avant tout.
Puis, elle traduisait en acte sa pensée en ne donnant pas suite à l’invitation du vice-président du principal groupe de son opposition que je suis (40 élus sur 158) à venir le rencontrer dans sa ville, invitation républicaine lancée pendant la campagne puis renouvelée à plusieurs reprises (dès le soir du second tour des régionales). Son entourage indiquait même devant témoins qu’elle viendrait probablement à Beaucaire « dans 5 ans et demi ».
Pensant peut-être qu’il est normal et légitime d’insulter un élu parce qu’il est du FN, 26 des élus de sa majorité régionale s’illustraient ensuite en contestant (par un communiqué commun officiel) une décision de Justice m’ayant donné raison face à une enseignante CGT condamnée pour outrage « envers le Maire de Beaucaire dans l’exercice de ses fonctions ».
Aujourd’hui, nous apprenons que la « militante » Carole Delga vient de franchir une étape de plus dans sa gestion très particulière de la chose publique : la Présidente du Conseil Régional n’a en effet pas signé le « contrat de ville » de Beaucaire, désormais seule commune éligible du Gard, de Languedoc-Roussillon / Midi-Pyrénées (et peut-être même de France) à ne pas avoir le paraphe d’un Président de Conseil Régional sur ce document intercommunal, alors que la Région est partenaire habituel des contrats de ville (dispositif qui plus est lancé par le Gouvernement auquel appartenait Madame la Ministre Carole Delga).
En plus d’avoir des conséquences sur certaines exonérations fiscales pour les entreprises des quartiers prioritaires, cette absence de signature est un grave signal pour notre démocratie. Il marque le début d’une série de questionnements simples et légitimes :
– L’apartheid politique qui consiste à refuser l’invitation républicaine d’un élu du FN et à refuser de signer un contrat de ville avec une ville dirigée par le FN amènera-t-il aussi le conseil régional à refuser de construire le lycée d’enseignement général que mérite la population de Beaucaire (première ville en nombre d’habitants à ne pas avoir de lycée général dans le Gard) alors que la construction d’un lycée général par la Région est annoncée dans le Gard d’ici 2020 ?
– Cet aveuglement politique amènera-t-il aussi la Présidente à ne pas agir pour la réouverture de l’écluse reliant le Rhône au Canal du Rhône à Sète, projet d’envergure important pour l’environnement, le développement durable, le tourisme et l’économie de tout un territoire ?
– Cet ostracisme affiché amènera-t-il la Région à refuser d’octroyer toute subvention demandée par la Ville de Beaucaire ?
Très choqué par ces premiers actes manqués absolument pas anodins, j’ai écrit ce jour au Président de la République, au Premier Ministre, au Ministre de la Ville, au Ministre de l’Environnement, au Ministre des Finances, au Ministre de la Justice, au Ministre de l’Education Nationale, afin de les alerter sur ce que je considère comme une rupture d’égalité passible d’être interprétée comme une discrimination que les habitants de Beaucaire ne sauraient accepter et envisagent de poursuivre devant les juridictions compétentes si ce défaut de signature du contrat de ville n’était pas rectifié sous huitaine.
Les enfants de Beaucaire ont droit, comme chaque commune ayant des quartiers dits prioritaires, à la signature de ce contrat de ville. Ils méritent aussi un lycée d’enseignement général. Ils méritent également que la Présidente du Conseil Régional se penche sur la réouverture de l’écluse reliant le Rhône au Canal du Rhône à Sète. Enfin, la Présidente ne doit pas refuser de rencontrer un Maire démocratiquement élu (comme elle) jusqu’en 2020, à raison de ses idées politiques ni repousser cette rencontre aux calendes grecques.
Les Gardois, qui ont placé la liste de Louis Aliot et Julien Sanchez nettement en tête aux élections régionales, ne veulent plus de cette façon détestable de faire de la politique.
Dans notre République, chacun a droit au respect.
S’il y a un temps pour la campagne électorale, élu, le Président d’une assemblée doit être pendant la durée de son mandat le Président de tous les habitants, et plus seulement être un « militant » !
Madame Delga, les Beaucairois vous en conjurent, revenez à la raison !