Le Château de Tarascon – Centre d’arts René d’Anjou.
Un des plus beaux châteaux médiévaux de France et d’Europe construit au XVe siècle par les ducs d’Anjou est devenu aujourd’hui un lieu de création, de production et de diffusion de la création contemporaine pour tous les publics. Les salles du château servent de réceptacle à des expositions favorisant le dialogue entre le Moyen Age et la création contemporaine.
Il est vrai que le thème de l’exposition : « Rives imaginaires, sur les pas d’Ulysse » dans le cadre Marseille capital de la culture 2013, correspond tout à fait au moyen âge, aux ducs d’Anjou et favorise ce dialogue !
Télémaque fils d’Ulysse, parvenu à l’adolescencelorsque son père partit pour la guerre de Troie, se mit en devoir d’aller chercher Ulysse dans toute la Grèce. On peut voir Télémaque arc au poing attendant le retour du père sur une image monochrome rouge accrochée a l’entrée du château. Télémaque serait-il passé à Tarascon en cherchant son papa ? Tartarin serait-il la réincarnation de Télémaque ? La moussaka grecque et la tapenade provençale auraient-elles copulées dans des temps lointains ? Autant de questions que nous nous pausons et qui favorisent le dialogue entre le moyen âge et la création contemporaine ! (Première approche de l’exposition….)
Le vernissage démarre par un beau discours d’une demi-heure fait par des orateurs fiers de ce qu’ils ont produit, justifiant les travaux avec des « congratulaméras » (tas de congratulations) des principaux instigateurs et créateurs d’une exposition qui n’est pas à la hauteur du décorum grandiose de la demeure.
Oh ! Surprise nos élus connaissent la culture de l’art contemporain. Ils ont appris la leçon, même si ça n’a ni queue ni tête !
Quel est ce lien mystérieux que personne ne connait entre le moyen âge et la création contemporaine ? Apparemment peu de chose. Quel rapport de l’odyssée d’Ulysse avec le moyen âge et les ducs d’Anjou ? Ou est le dialogue entre le moyen âge et l’art contemporain déjà hermétique pour le tout public ?
Quand il est bien fait et digne de porter l’appellation Art, l’art contemporain est une écriture qui se doit d’être lisible, expressive, susciter l’émotion, le questionnement. Bref, aiguiser la réflexion et nourrir le grand public. Je suis respectueux du travail des artistes mais la grandiosité des lieux aurait-dû être exploité différemment, à la hauteur du monument. Il est écrit sur le livret de présentation de l’exposition que l’image de Télémaque positionné à l’entrée du château, est ici volontairement disproportionnée, dominante et écrasante, qu’elle suscite l’incertitude.
J’en suis désolé pour l’artiste mais ce ne sont que des mots et rien de tout cela ne transparait. Quand on dessine quelque chose de dominant d’écrasant et de disproportionné il faut que cela se voit ! Le problème de l’art contemporain est, que bien souvent l’objet représenté n’est pas à la hauteur de l’idée première de l’artiste et que le résultat est médiocre faute de technique ou manque de moyen. Mais comment peut-on parler de manque de moyen pour Marseille 2013 capital de la Culture ? Quand on expose un savoir faire, il faut que cela soit cohérent et bien fait, par respect pour les visiteurs. Il y a quand même sur la totalité de l’expo deux ou trois belles réalisations : les constellations de cerveaux volants et le cabinet d’écriture, envahi de cerveaux roulants. Les aquarelles colorées et céramiques révélant une Ithaque inabordable. Le projet ping-pong à quai.
Encore une exhibition élitiste évocatrice d’un dialogue étanche, d’artiste se masturbant le cerveau dans une grande solitude. Ajoutons à cela les gargouillis politiques, on ne peut pas dire que cette exposition a été réalisée pour le tout public !
Rien n’a été pensé pour le citoyen et encore moins pour faciliter le dialogue. Il y a plus de relation entre le vélo solex de ma grand-mère et la pipe de Georges Brassens, chose qu’aurait pu peindre René Magritte, qu’entre le moyen âge et Ulysse. Quel est le rapport entre le moyen âge et l’art contemporain quand au détour de cette exposition on découvre sur un mur deux magnifiques renards empaillés avec chacun un paquet de flèches dans le derrière. Serait-ce le carquois de Télémaque ou l’expression d’un sodomite barbare arbalétrier ?
Le public se perd dans les méandres intellectuels d’une science artistique dont heureusement je connais bien les revers, le talent ou la médiocrité.
L’art contemporain et les installations conceptuelles sont bien souvent des expressions humaines réalisées avec peu de talent et de technique. (C’est l’idée ou l’expression qui prédomine sur la qualité et la finition de l’objet). Elles s’entassent dans le vide ordure de l’histoire de l’art. L’Ordure, le sculpteur César a su l’utiliser, la sculpter et la mettre en scène au travers d’objets lisibles et expressifs. Marcel Duchamp considéré comme un des premiers, ou même le premier, à pouvoir qualifier« œuvre d’art » n’importe quel objet. L’une de ses œuvres « La Fontaine » va marquer les esprits en 1917 : un simple urinoir renversé. En accolant son nom à celui-ci, il a été l’un des précurseurs de l’art contemporain. L’effet de surprise a fait ses preuves. L’histoire de l’art raconte l’épopée intellectuelle de ces visionnaires artistes qui ont su traquer l’originalité. Aujourd’hui l’époque artistique est-elle marquante au point de faire partie de l’histoire ?
Ou sont le merveilleux, le sublime, la beauté, l’expression, l’amour, la qualité, la magnificence, l’étonnement, le romantisme, le bien fait ? Tant d’adjectifs qui font de l’art l’intérêt primordial d’une culture aboutie pour des spectateurs qui, et ne l’oublions pas participent aussi, indirectement et économiquement, au développement de toutes ces expressions humaines.
Comment le peuple de Tarascon peut-il comprendre un tel langage aussi peu respectueux pour ceux qui le lisent ou qui l’écoutent ?
Je suis vraiment désolé pour les monteurs qui ont travaillé a l’élaboration de cette foire et n’ont pas le recul nécessaire pour comprendre que ce qu’ils ont réalisé n’est pas à la dimension du projet tel qu’il aurait dû être.
DJ Giordano
20 juin 2013 à 11:44
Pitoyable « musée » !
Des expositions débiles à interdire !