Près d’un tiers des Français (32%) se disent d’accord avec les idées défendues par le FN. Ce chiffre progresse d’un point par rapport à l’an dernier et constitue le plus haut niveau de soutien constaté depuis 30 ans. Par ailleurs, 35% des Français adhérent aux constats exprimés par Marine le Pen mais pas aux solutions qu’elle propose (+2 par rapport à 2012), 12% adhérent aux constats et aux solutions (+1) et 46% ni aux constats ni aux solutions.
Les idées du FN reçoivent un écho particulièrement important dans les ménages ouvriers (42% d’accord) et dans les zones rurales (41% d’accord). A l’inverse, les plus rétifs à ces idées sont les ménages cadres (85% en désaccord) ainsi que les habitants des zones urbaines (3/4 en désaccord dans les agglomérations à partir de 30 000 habitants).
On assiste donc à la poursuite de la dédiabolisation du Front National : 47% des Français estiment que le FN représente un danger pour la démocratie. En baisse de 6 points par rapport à 2012, ce niveau n’avait pas été atteint depuis le succès du Front national aux européennes de 1984. Tout au long de la décennie 90, la perception du Front national comme un danger était partagée par 2/3 à 3/4 des Français.
Le FN gagne aussi en crédibilité : 35% pensent aujourd’hui qu’il a la capacité à participer à un Gouvernement, soit 4 points de plus qu’en 2012. Pour 54% en revanche (-3), c’est seulement un parti qui a vocation à rassembler les votes d’opposition.
Dès lors, la question de sa place dans le paysage politique et des stratégies d’alliances à droite évolue. Pour 39% des Français (+7) et pour 51% des sympathisants de l’UMP (+6), le principal parti d’opposition peut passer des alliances avec le FN. Ces derniers continuent à privilégier des alliances selon les circonstances(38%) plutôt qu’un accord global (13%) .
L’image de Marine Le Pen participe de l’évolution de celle de son parti. Si l’honnêteté (34%) et la sympathie (37%) sont des qualités qui lui sont peu attribuées, elle est très majoritairement perçue comme « volontaire » (81%) et « capable de prendre des décisions » (69%). Surtout, la moitié des interviewés estiment qu’elle « comprend les problèmes quotidiens des Français » (49%) et qu’elle est « capable de rassembler au-delà de son camp » (53%).