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International : Tarek Aziz, l’homme qui en sait trop

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Tarek Aziz – huit de pique du jeu de cartes du Pentagone – est la personnalité irakienne la plus connue, avec Saddam Hussein. Il est né en 1936 à Tel Keyf, près de Mossoul, dans une famille chrétienne chaldéenne. Peu pratiquant, il se considère comme Arabe avant tout, son prénom ayant été choisi en mémoire de Tariq Ibn Ziad, conquérant de l’Andalousie au 8ème siècle.

Lecteur dans sa jeunesse d’Hegel, de Marx et de Nietzsche, féru d’histoire arabe, il a adhéré tôt au parti Baas. Fidèle au courant originel dirigé par Michel Aflak, il a été emprisonné un an en Syrie, en 1966, après le coup d’Etat d’Hafez al-Assad.

Après la Révolution baasiste en Irak de 1968, il a été directeur d’Al-Thawra – quotidien du parti – ministre de l’Information et de la Culture, des Affaires étrangères, et vice-Premier ministre à deux reprises. Il est membre du Commandement régional (irakien) du parti depuis 1974, et du Conseil de Commandement de la Révolution depuis 1977.

Le 1er avril 1980, il a été blessé lors d’un attentat faisant plusieurs morts à l’Université Moustansirya de Bagdad. Les terroristes d’Al-Dawa, basé à Téhéran, voyait déjà en lui un de ses principaux ennemis.

Tarek Aziz est un des plus grands diplomates arabes contemporains. Il a été de tous les combats : pour la libération de la Palestine, contre l’apartheid et l’impérialisme américain dans le Tiers monde. Les Anglo-saxons lui reprochent d’être un des artisans de la « politique française de l’Irak ». Il a présidé la Conférence de Bagdad qui réunissait tous les 6 mois plusieurs centaines de partis et d’organisations luttant pour la levée de l’embargo.

Les Américains ne veulent pas que Tarek Aziz parle des relations irako-américaines sous Reagan et au début du mandat de Bush père. Les Iraniens et leurs alliés miliciens se vengent d’un baasiste emblématique et d’un chrétien indocile

Le 29 avril dernier, dans le box du Haut tribunal pénal de la Zone verte, le vice-Premier ministre irakien Tarek Aziz est apparu fatigué, malade, amaigri par 5 ans d’incarcération au Camp Cropper, près de l’aéroport de Bagdad . Le juge kurde Raouf Abdel Rahmane, connu pour avoir condamné à mort Saddam Hussein, l’accuse d’avoir participé, en 1992, à la décision d’exécuter 42 grossistes qui spéculaient sur le prix des denrées alimentaires. Ceux qui sont allé à Bagdad cette année là savent dans quelle situation dramatique se débattaient les Irakiens. En raison de l’embargo, le dollar dépassait les 3000 dinars, alors qu’en 1990 il en fallait trois pour avoir un dinar. Les denrées alimentaires et les médicaments manquaient ou étaient hors de prix.

La suite …

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