Université du PS : Après avoir ressorti les drapeaux français lors des dernières élections présidentielles. L’élan patriotique semble gagner François Hollande qui pique quelques arguments du FN. Au passage, on chante »l’Internationale » joyeusement, ce qui en dit long des actes qui suivront les paroles…
LE MONDE | 03.09.07 |
Cessons de rêver, ne jouons plus à la révolution. François Hollande l’a annoncé au Mouvement des jeunes socialistes (MJS), réuni en université d’été à La Rochelle : « Le Grand Soir, c’est fini. »
Dommage ! Il ne sera plus possible de demander la lune, de se payer de mots et de se sentir toujours du bon côté. Plus possible d’attribuer tous ses malheurs aux vilenies de ceux d’en face, et tous ses échecs à une mauvaise communication. Il ne sera plus permis de réduire le chômage à une conspiration, l’insécurité à un sentiment, et l’immigration à l’antiracisme. Il va falloir composer avec la réalité, faire la part des choses, nuancer, apprendre à dire « je ne sais pas ». Peut-être même faudra-t-il changer un peu soi-même pour tenter de changer le monde…
Après l’intervention – très applaudie – de François Hollande, les jeunes socialistes ont joyeusement entonné L’Internationale. Car c’est la lutte finale, debout les damnés de la terre, du passé faisons table rase, décrétons le salut commun, éliminons « les corbeaux, les vautours », et « le soleil brillera toujours ».
Robert Solé
Article paru dans l’édition du 04.09.07.